Archives mensuelles : avril 2016

Manières de table.

Au fil des tables royales et des cuisines de légende, une promenade au pays de la
gastronomie française. Parfaitement orchestré par trois auteurs travaillant à la BNF:
une coordinatrice scientifique, un conservateur et une chargée de collection en gastronomie. Ajoutez à cela une préface de Guy Martin. Nous sommes entre de bonnes mains.
Les thèmes sont abordés de manière claire et courte au sein d’une iconographie superbe.
Pour qui voudrait aborder simplement les grandes lignes de l’histoire culinaire, des arts de la table et des fêtes nationales.
Il est dit que la gastronomie est une affaire de plaisir.
Ce livre en est une parfaite illustration.
En vente à La Librairie Gourmande, librairie parisienne spécialisée en gastronomie et œnologie.
Esthétique et pratique.
Palais Royal, à la table des rois.
Alina Canteau, Frédéric Manfrin, Dominique Wibault.
BnF
http://www.librairiegourmande.fr
visuel, Patrice Jean-Baptiste.

SOL, UN KIT DE GRANDE TRADITION.

Un surtout appelé également dormant. Nous sommes à table. À l’époque d’une
révolution à Versailles. Mais pas encore celle de 1789.
Louis XIV marqua alors l’histoire française par un règne long et lourdement codifié
pour une cour qu’il maintenait fermement loin de Paris dans son château fastueux.
Il érigea un art à la française d’un extrême raffinement dont les manières de table
dites à la française rayonnèrent dans toute l’Europe.
Le repas était traité comme un spectacle. Une mise en scène, une cuisine pour
un art de la table et un service à la française. Règne absolu de l’éphémère.
Les nombreux plats étaient servis et desservis, ensemble, tout au long des quatre
à cinq services successifs d’un même repas.
La table était donc couverte et recouverte rapidement de mets par de nombreux
serviteurs afin de laisser la place aux plats suivants. Ballet incessant de soupières,
terrines et grands plats de service.
De magistrales mises en scène géométriques où les mets étaient disposés en un seul
premier service de manière symétrique avant l’arrivée des convives. Séduire les yeux
aussi bien que le palais. Puis, tout disparaissait avant la mise en place du deuxième
service et ainsi de suite. Cérémonial de cour très lourd. Rien n’était laissé au hasard.
Le convive ne pouvait se servir que dans les plats qui lui faisaient face à chaque service.
Les bonnes places étaient donc très convoitées mais imposées par le Maître d’hôtel.
Vexations assurées.
Seules les épices et les aromates restaient en permanence tout au long des services.
D’où l’idée de les centrer ensemble sur la table dans une pièce spectaculaire.
Le surtout, objet de luxe, remplaça dès le seizième siècle les décors architecturés
des pâtissiers italiens qui ornaient alors le centre des tables. Le surtout devient
magistral par ses cristaux, ses faïences, ses porcelaines, son argenterie tout en
servant de dépôt  pour huiliers, vinaigriers, pots à épices…
Il se cachait souvent derrière de véritables jardins ou architectures illuminés par les
nombreux candélabres et girandoles.
Ces ensembles décoratifs spectaculaires évoluèrent lors de la disparition
des tables royales. L’abandon du service à la française au profit du service à la russe
adopté par la bourgeoisie naissante entrainera la transformation du surtout de table.
Sa hauteur diminuera régulièrement en s’étoffant de corbeilles, de fruits et de fleurs,
beaucoup plus basses. Jusqu’à sa disparition complète dans le minimalisme drastique
de la table moderne.
La nouvelle cuisine des années soixante-dix portera un coup fatal aux arts de la table
avec son service à l’assiette. Évolution spectaculaire de la cuisine moderne inversement
proportionnelle au décor de table.
Aujourd’hui, la Maison Bernardaud créée une version contemporaine du surtout de table,
élément incontournable du service à la française. Cinq pièces différentes, issues d’une
collection solaire, pour souligner et personnaliser de manière linéaire une grande table
actuelle. Clin d’œil à l’histoire. L’idée est belle.
Harmonie et symétrie
www.bernardaud.com

NOUVELLES PRATIQUES – NOUVELLES ESTHÉTIQUES.

Réunion des concepteurs, designers, fabricants et usagers autour de l’enjeu créatif,
technologique, économique, social de l’impression 3D dans les entreprises.
L’impression 3D est partout ou presque dans l’architecture, le design, la santé,
les transports, la mode, l’alimentation…  La nouvelle exposition du Lieu du Design
nous montre comment ce nouveau mode de production associée aux outils
de conception numérique va transformer notre mode de vie et notre consommation.
Pour comprendre cette mutation profonde, soixante-dix réalisations
françaises et internationales, créées dans différents domaines, s’offrent à nous
et nous font réfléchir sur les nouvelles pratiques de conception et de production.
Un exemple?
La série de vases en porcelaine Iceberg du céramiste Jonathan Keep.
Exploration des relations entre art, nature et sciences par la mise au point d’une
imprimante dédiée à la porcelaine, pilotée par un procédé numérique de créations
inspirées de formes naturelles. La dimension aléatoire dans le calcul génère
sans cesse des volumes nouveaux à partir des mêmes paramètres.
Autre exemple?
Un tour à poterie numérique du studio Unfold permettant une exploration
de la relation entre les techniques de poterie traditionnelles et les outils digitaux.
Enfin, le designer François Brument, commissaire de l’exposition, présente
également sa série de vases en polyamide, générée par la voix et conçue en 2008.
Exposition à découvrir.
Et dans la foulée, allez à La Cité des Sciences de la Villette tout à côté, visiter l’exposition
Mental désordre et passer par le 104 pour profiter d’un spectacle de danse ou tout
simplement pour déjeuner au Grand Central.
Futur et présent.
Exposition IMPRESSION 3D
L’USINE DU FUTUR.
1er avril – 9 juillet 2016.
Le lieu du Design.
11, rue de Cambrai, 75019 Paris.
Entrée libre.
www.lelieududesign.com

UN AIR D’AVRIL.

Une manufacture familiale italienne qui imprime à la main, pièce par pièce,
des nappes, draps, éponges, de la porcelaine, du cuir…
Un travail sur mesure réalisé au tampon en bois sculpté sur des matières nobles.
Depuis 1920, Bertozzi lie des techniques anciennes à des innovations technologiques.
Hier et aujourd’hui.
www.stamperiabertozzi.it

FISH AND DISH.

L’usine Hering Berlin a été fondée en 1992 par la céramiste allemande
Stefanie Hering. Son travail est rigoureux et s’exprime dans un registre
de formes pures, de matière noble et de graphismes simples.
Ce maître-artisan revendique un travail de haute qualité. Chaque pièce
est unique, mais elle insiste également sur la convivialité autour de la table.
Un lien fort entre la porcelaine et la nourriture.
Fonctionnalité et plaisir.
www.heringberlin.com